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La colère monte dans l’industrie de l’optique. 10 500 emplois directs et de plus de 40 000 emplois indirects menacés

Alors que tous les regards sont tournés vers les élections municipales, le Ministère de la Santé s’apprête à publier dans la précipitation un décret qui risque de mettre à terre tout un secteur de l’industrie française. 10.500 emplois directs, dans 77 sites français, et plus de 40.000 emplois indirects (sous-traitants notamment) sont directement menacés. Des bassins d’emplois comme ceux de Morez (Jura), Oyonnax (Ain), la Normandie ou encore la région parisienne sont particulièrement exposés.

Grâce à plus d’une centaine de PME et de groupes innovants, la France a conquis au fil du temps un leadership mondial dans le secteur de l’optique. En misant sur la qualité, l’innovation, la différenciation et la création, ces entrepreneurs sont parvenus jusqu’alors à résister à une rude compétition mondiale, en réussissant même parfois des relocalisations. Ils exportent aujourd’hui le savoir-faire français dans des domaines comme la plasturgie, la chimie, la mécanique de précision, les traitements de surface, l’optique physiologique, les nanotechnologies. Ils ont même été identifiés par le Président de la République (12 septembre 2013) comme un secteur d’avenir de la nouvelle France industrielle.

En faisant désormais du coût de fabrication le seul critère d’expression de la concurrence sur le marché français et en empêchant la différenciation, le déremboursement va, en cascade, fermer brutalement le marché domestique de ces entreprises, vider leurs usines françaises et briser leur équilibre économique.

« Nous avons l’impression que nous n’aimons pas ce qui marche en France et que l’industrie pèse peu face à tous les lobbys qui s’expriment et qui semblent aujourd’hui faire les décisions. Nous demandons juste à pouvoir faire notre travail, équitablement. Pourquoi vouloir subitement sacrifier une industrie française de pointe déjà très exposée à la concurrence mondiale ? Quel en sera le prix pour la santé ? Quel en sera le prix pour le pouvoir d’achat ? Quel en sera le prix pour nos emplois industriels ? »

interroge Jérôme COLIN, président de LEOO (Les Entreprises d’Optique Ophtalmique).

« Ce sujet du déremboursement a été traité par le gouvernement en oubliant complétement la filière en amont de l’opticien, en oubliant toutes nos entreprises qui tentent de résister avec un coût de fabrication en France beaucoup plus élevé qu’ailleurs et peu de protections sanitaires et douanières. Il faut bien comprendre que le plafonnement des remboursements combiné à la politique de reste à charge nul de certaines mutuelles, que vient d’encourager la récente loi Le Roux, aboutit à exclure nos produits du marché, même si les clients les demandent ! Les Français ont connu les lunettes Sécu, je doute qu’ils veuillent aujourd’hui des lunettes mutuelles ! »

ajoute Philippe Lafont, administrateur du GIFO (Groupement des Industriels et Fabricants de l’Optique) et président d’une PME de lunetterie née en 1923.

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