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Plafonnement des dépenses d’optique : les industriels de l’optique restent très inquiets des graves conséquences sanitaires, économiques et industrielles du projet du ministère de la santé

La presse vient de se faire l’écho d’une nouvelle proposition de rédaction du décret visant à réduire la prise en charge des lunettes par les mutuelles privées.

Pour les industriels et fabricants de l’optique, réunis au sein du GIFO, cette évolution est un premier pas qui n’apparaît toutefois pas à la hauteur des enjeux de la filière optique. Ils n’y voient pour l’instant qu’un artifice de communication puisque seule la dégressivité du remboursement des verres a été totalement écartée.

Si ces niveaux restent insuffisants pour les montures comme pour les verres, ils estiment que les dangers viennent avant tout de l’esprit et de la mécanique de ces contrats, dont le caractère solidaire et responsable ne se retrouvera bientôt plus que dans leur appellation. Ils observent que quel que soit le secteur d’activité, quel que soit le pays, à chaque fois que des Etats ont eu recours à un plafonnement arbitraire, cela s’est toujours traduit par une descente en gamme et un effondrement de la qualité.

L’accès de chacun à des produits de santé adaptés, choisis, conformes aux obligations et contrôlés n’est toujours pas garanti dans la nouvelle formulation du gouvernement. L’articulation entre la complémentaire santé généralisée, les plafonds et les prix limites de vente pratiqués par certaines mutuelles privées ne semble pas davantage étudiée. Pourtant, leur application combinée risque bien de faire disparaître du marché des pans entiers de produits, et en premier lieu les plus innovants, les plus qualitatifs et ceux fabriqués en France.

Sans aucune économie pour la collectivité, puisque le remboursement de la sécurité sociale est dérisoire, on crée un système qui va aboutir à la fermeture des outils de production des entreprises et à la dégradation de l’accès aux soins des Français. Demain, l’assuré ne choisira plus sa mutuelle (complémentaire santé généralisée), son niveau de remboursement optique (plafond, absence de plancher), son opticien et ses équipements d’optique (réseaux de soins).

Les industriels de l’optique ne demandent rien d’autre que des conditions de concurrence équitable et l’accès à leur marché domestique. Ils ont transmis au gouvernement des propositions visant à garantir la liberté de choix et de reste à charge des assurés y consentant, à améliorer les conditions de la prise en charge (reportabilité et cumul des forfaits non utilisés, forfait pour les fortes corrections, etc.) et à garantir la qualité des produits délivrés.

Ils plaident également pour une meilleure valorisation du travail essentiel réalisé par leurs clients opticiens et un renforcement de leur formation initiale, de manière à affronter efficacement, sous l’autorité des ophtalmologistes, les enjeux de santé visuelle d’une société marquée par le vieillissement de sa population.